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肖斯塔科维奇第十四交响曲资料(作者:阿波利奈尔) [复制链接]

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第十乐章《Der Tod des Dichters》(译为《诗人的死》或《诗人之死》)为里尔克的著名诗篇,写于1907年。肖斯塔科维奇使用的是希尔马(Т.Сільман)的俄译本。
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52#

厉害
那么早就起来帖了?!
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1,加西亚·洛尔卡

Federico García-Lorca



20世纪西班牙桂冠诗人,交响曲前两乐章的歌词选自他的诗歌。

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大家如果有耐心看,这个帖子很有趣的,没完待续。
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原诗:
La Loreley

A Bacharach il y avait une sorcière blonde
Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde

Devant son tribunal l'évêque la fit citer
D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté

O belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie

Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits
Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri

Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie

Je flambe dans ces flammes Ô belle Loreley
Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé

Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge
Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège

Mon amant est parti pour un pays lointain
Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien

Mon coeur me fait si mal il faut bien que je meure
Si je me regardais il faudrait que j'en meure

Mon coeur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là
Mon coeur me fit si mal du jour où il s'en alla

L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
Menez jusqu'au couvent cette femme en démence

Va t'en Lore en folie va Lore aux yeux tremblants
Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc

Puis ils s'en allèrent sur la route tous les quatre
La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres

Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
Pour voir une fois encore mon beau château

Pour me mirer une fois encore dans le fleuve
Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves

Là-haut le vent tordait ses cheveux déroulés
Les chevaliers criaient Loreley Loreley

Tout là-bas sur le Rhin s'en vient une nacelle
Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle

Mon coeur devient si doux c'est mon amant qui vient
Elle se penche alors et tombe dans le Rhin

Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil
1902
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另一个译本:

致西伯利亚的囚徒
亚历山大•普希金
戈宝权译

在西伯利亚矿坑的深处,
望你们坚持着高傲的忍耐的榜样,
你们的悲痛的工作和思想的崇高志向,
决不会就那样徒然消亡。

灾难的忠实的姊妹——希望,
正在阴暗的地底潜藏,
她会唤起你们的勇气和欢乐,
大家期望的时辰不久将会光临:

爱情和友谊会穿过阴暗的牢门
来到你们的身旁,
正像我的自由的歌声
会传进你们苦役的洞窟一样。

沉重的枷锁会掉下,
黑暗的牢狱会覆亡,——
自由 会在门口欢欣地迎接你们,
弟兄们会把利剑送到你们手上。
1827年
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北岛写的纪念里尔克的文章:


里尔克:我认出风暴而激动如大海
北岛

 一
  
  秋 日
  
  主呵,是时候了。夏天盛极一时。
  把你的阴影置于日晷上,
  让风吹过牧场。
  
  让枝头最后的果实饱满;
  再给两天南方的好天气,
  催它们成熟,把
  最后的甘甜压进浓酒。
  
  谁此时没有房子,就不必建造,
  谁此时孤独,就永远孤独,
  就醒来,读书,写长长的信,
  在林荫路上不停地
  徘徊,落叶纷飞。

  正是这首诗,让我犹豫再三,还是把里尔克放进二十世纪最伟大的诗人的行列。诗歌与小说的衡量尺度不同。若用刀子打比方,诗歌好在锋刃上,而小说好在质地重量造型等整体感上。一个诗人往往就靠那么几首好诗,数量并不重要。里尔克一生写了2500首诗,在我看来多是平庸之作,甚至连他后期的两首长诗《杜伊诺哀歌》和《献给奥尔甫斯十四行》也被西方世界捧得太高了。这一点,正如里尔克在他关于罗丹一书中所说的,"荣誉是所有误解的总和。"
  
  关于"秋日",我参照了冯至和绿原的两种中译本,以及包括罗伯特(布莱(Robert Bly)在内的三种英译本,最后在冯译本的基础上"攒"成。绿原先生既是诗人又是翻译家,但他"秋日"的译本显得草率粗糙:
  
  主啊,是时候了。夏日何其壮观。
  把你的影子投向日规吧,
  再让风吹向郊原。
  
  命令最后的果实饱满成熟;
  再给它们偏南的日照两场,
  催促它们向尽善尽美成长,
  并把最后的甜蜜酿进浓酒。
  
  谁现在没有房屋,再也建造不成。
  谁现在单身一人,将长久孤苦伶仃,
  将醒着,读着,写着长信
  将再林荫小道上心神不定
  徘徊不已,眼见落叶飘零。
  
  第一段还不错,问题出在第二段和第三段上。首先,他极力把诗行压成豆腐干,第二段每行字数一样,第三段的两部分也基本如此。为了这种外在形式的工整,他用大量的双音词凑数,这在现代汉语中是最忌讳的,势必破坏自然的语感与节奏。尤其是"再给它们偏南的日照两场"这一句特别生硬,本来很简单,就是"两天南方的好天气"。第二段最微妙的是一系列强制性动词的转换,这在绿译本中体现不够。比如,"并把最后的甜蜜酿进浓酒","酿进"原意是"压进"。第三段开始是祈使句"谁此时没有房子,就不必建造,/谁此时孤独,就永远孤独",而绿原使用的是陈述句"谁现在没有房屋,再也建造不成。/谁现在单身一人,将长久孤苦伶仃",改变了这一关键处的音调。结尾加了多余的一笔"眼见",破坏了作者刻意追求的那种客观性描述。
  
  三种英译本中顶属布莱的最离谱。他首先把题目"秋日"译成"十月的日子",把"南方的好天气"译成"地中海的好天气",把最后一句"在林荫路上不停地/徘徊,落叶纷飞"译成"沿大树下的小路独自走着,/不回家,落叶纷飞。"人家根本没提回不回家,而布莱非要画蛇添足。
  
  我之所以不厌其烦地细说翻译,是想让我们知道阅读是从哪儿开始的,又到哪儿结束的,换句话来说,也就是弄清诗歌与翻译的界限。一个好的译本就象牧羊人,带领我们进入牧场;而一个坏的译本就象狼,在背后驱赶我们迷失方向。
  
  我所面临的尴尬处境是,除了英文外我并不懂其他外文,按理说我是无法区分牧羊人和狼的,或许我自己就是披着羊皮的狼。然而为了抛砖引玉,继续我们有关诗歌和翻译的讨论,似乎也只能如此?摸石头过河。
  
  "秋日"是1902年9月21日在巴黎写的,那年里尔克年仅27岁。
  
  书归正传,让我们一起来进入"秋日"。开篇就确定了谈话的对象是上帝:主呵,是时候了。这语气短促而庄重,甚至有种命令口吻。夏天盛极一时。参照题目,显然是一种感叹,即不可一世的夏天终于过去了。是时候了,是"把你的阴影置于日晷上,/让风吹过牧场"的时候了。把?置于及让是命令式的延伸。这两组意象有一种奇妙的对位关系,即你的影子与风,日晷与牧场在上下文中彼此呼应,互为因果。你的影子是有形的,而日晷是通过影子的方位确定时间的;而风是无形的,牧场是日晷在时空上的扩展。一般来说,明喻是横向的,靠的是"好象""仿佛""如?似的"这类词来连接;而暗喻是纵向的,靠的是上下文的呼应。另外,说到诗歌的方向性,这首诗是个很好的例子,是由近及远从中心到边缘展开的。日晷是中心,而上帝的影子为万物定位,从这里出发,风吹向广阔的牧场。
  
  第二段仍保持着开始时的命令式。带动这一转变的是风,是风促成段落之间的过渡。前面说过,这一段最微妙的是一系列强制式动词的层层递进:让?给?催?压。这其实是葡萄酒酿造的全部过程,被这几个动词勾勒得异常生动。让枝头最后的果实饱满;/再给两天南方的好天气,/催它们成熟,把/最后的甘甜压进浓酒。若进一步引申,这里说的似乎不仅仅是酿造,而是生命与创造。
  
  第三段是全诗的高潮。谁此时没有房子,就不必建造/谁此时孤独,就永远孤独,这两个名句几乎概括了里尔克一生的主题,即他没有故乡,注定永远寻找故乡。大约在此两年前,他在给他的女友后来成为妻子的信中写道:"您知道吗?倘若我假装已在其他什么地方找到了家园和故乡,那就是不忠诚?我不能有小屋,不能安居,我要做的就是漫游的等待。"也许是这两句最好的注释。就醒来,读书,写长长的信,/在林荫路上不停地/徘徊,落叶纷飞。从开端的两句带哲理性的自我总结转向客观白描,和自己拉开距离,象电影镜头从近景推远,从室内来到户外,以一个象征性的漂泊意象结尾。最后三句都是处于动态中:醒来,读书,写信,徘徊。而落叶纷飞强化了这一动态,凸现了孤独与漂泊的凄凉感。这让我想起苏轼的名句:"转朱阁,低绮户,照无眠。"其电影镜头式的切换有异曲同工之妙。
  
  这是一首完美到几乎无懈可击的诗作。从整体上看,每段递增一句的阶梯式的结构是刻意营造的,逐步推向最后的高潮。复杂音调的变换成为动力,使主题层层展开:开篇显然与上帝有某种共谋关系,同时带有胁迫意味;第二段的酿造过程是由外向内的转化,这创造本身成为上帝与人的中介;第三段是人生途中的困惑与觉醒,是对绝对孤独的彻悟。这三段是从上帝到自然到人,最终归结于人的存在。这是一首充满激情的诗:"主呵,是时候了"和"谁此时没有房子,就不必建造/谁此时孤独,就永远孤独",但同时又非常克制,象激流被岩石压在地下,有时才喷发出来。这激情来自正视人类生存困境的勇气,因触及我们时代的"痛点"而带来精神升华。这首诗的玄妙正是基于意象的可感性,读者由此进入,体验一个漂泊者内心的激情。
  
  就在同一天,里尔克还写了另一首诗"寂寞"。特附上绿原译的"寂寞":
  
  寂寞像一阵雨。
  它从大海向黄昏升去;
  从遥远而荒凉的平芜
  它升向了它久住的天国。
  它正从天国向城市降落。
  
  像雨一样降下来在暧昧的时刻。
  那时一切街道迎向了明天,
  那时肉体一无所得,
  只好失望而忧伤地分散;
  那时两人互相憎厌,
  不得不同卧在一张床上:
  
  于是寂寞滚滚流淌......
  
  这显然是一首平庸之作,和"秋日"有天壤之别。把寂寞比喻成雨,从雨的生成降落到最后在同床异梦的人中间流淌,暗示寂寞的无所不在,除了这一点还略有新意,此外无可取处。有时我琢磨,一首好诗如同天赐,恐怕连诗人也不知它来自何处。正是"秋日"这首诗,使里尔克成为二十世纪最伟大的诗人之一。
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58#


  
  豹
  (巴黎植物园)
  
  他因望穿栅栏
  而变得视而不见。
  似有千条栅栏在前
  世界不复存在。
  
  他在健步溜达
  兜着最小的圈子。
  如中心那力的舞蹈,
  伟大的意志昏厥。
  
  眼睑偶尔悄然
  张开——一个影像进入
  贯穿四肢的张力——
  到内心,停住。
  
  似乎有必要把参照的两种译本抄录在下,有助于展开关于翻译的讨论:
  
  扫过栅栏的他的视线,
  逐渐疲乏得视而不见。
  他觉得栅栏仿佛有千条,
  千条栅栏外不存在世界。
  
  老在极小的圈子里打转,
  壮健的跨步变成了步态蹒跚;
  犹如力的舞蹈,环绕个中心,
  伟大的意志在那里口呆目惊。
  
  当眼睑偶尔悄悄地张开,
  就有个影像进入到里边,
  通过四肢的紧张的寂静,
  将会要停留在他的心田。
  
  (陈敬容译)
  
  他的视力因栅木晃来晃去
  而困乏,什么再也看步见。
  世界再他似只一千根栅木
  一千根栅木后面便没有世界。
  
  威武步伐之轻柔的移行
  在转着最小的圆圈,
  有如一场力之舞围绕着中心
  其间僵立着一个宏伟的意愿。
  
  只是有时眼帘会无声
  掀起——。于是一个图像映进来,
  穿过肢体之紧张的寂静——
  到达心中即不复存在。
  
   (绿原译)
  
  说实话,这两个译本都让我失望。陈的形式上工整破坏了中文的自然节奏,显得拗口,以致于会产生这样的这样的句式"千条栅栏外不存在世界""壮健的跨步变成了步态蹒跚"。还有"伟大的意志在那里口呆目惊"。相比之下,绿原的译本较好,但也有败笔。比如,"威武步伐之轻柔的移行/在转着最小的圆圈,/有如一场力之舞围绕着中心/其间僵立着一个宏伟的意愿。"首先两个"之"的用法破坏了总体上口语化的效果,"轻柔的移行"其实就是溜达,而"僵立着一个宏伟的意愿"显然是误导,原意是昏厥、惊呆。结尾处"到达心中即不复存在"就更是错上加错。参照英文译本,我压缩了中文句式,尽量使其自然顺畅。
  
  "豹"写于1902年11月,仅比"秋日"晚两个月,收入1907年出版《新诗集》中。据作者自己说,这是他在罗丹影响下所受的"一种严格的良好训练的结果"。罗丹曾督促他"象一个画家或雕塑家那样在自然面前工作,顽强地领会和模仿。"本诗的副标题"在巴黎植物园"就含有写生画的意味。
  
  开篇表明困兽的处境:他因望穿栅栏/而变得视而不见。/似有千条栅栏在前/世界不复存在。以人称代词"他"有作者自喻的意味,豹是作者的物化。"千条栅栏"用得妙,是从豹的眼中看到那遮挡世界的无尽的栅栏。在这里栅栏不再是静止的,随困兽的行走而滚动延伸。而栅栏这一隐喻代表着虚无,故世界不复存在。一般来说,隐喻是纵向的,是在与望穿、视而不见和世界不复存在的关联中展现自身的。
  
  第二段第一句健步与溜达的对立,而兜着最小的圈子加剧了这内在的紧张,与伟大的意志昏厥相呼应。中心既是舞台的中心,又是作者内在的中心,是内与外的契合点。在我看来,力的舞蹈是这首诗的败笔,因过度显得多余;伟大的意志昏厥则是这首诗的高光点,由内在紧张而导致的必然结果。按雅哥布森所说的横向组合轴来看,力和舞蹈显然是陈词滥调,伟大的意志与昏厥之间则有一种因撞击而产生火花的奇特效果。幸好有了这不同凡响的后一句,才得以弥补前一句的缺憾。
  
  第三段是全诗的高潮:眼睑偶尔悄然/张开——一个影像进入/贯穿四肢的张力——/到内心,停住。显然与开篇他因望穿栅栏/而变得视而不见,与第二段伟大的意志昏厥相呼应。在昏厥之后,眼睑偶尔悄然张开意味着那清醒的瞬间。接着是一连串动词的巧妙运用,从一个影像进入,于是贯穿四肢的张力最后到内心,停住,戛然而止。原文中动词比贯穿生动,有滑动穿过之意,而张力指的是静止中的紧张,即静与动的对立。影像到底是什么?显然是外部世界的影像,当它最后抵达内心时停住,暗示着恐惧与死亡。
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《La Chanson du Mal-aimé》全诗:

La Chanson du Mal-aimé

à Paul Léautaud.

Et je chantais cette romance
En 1903 sans savoir
Que mon amour à la semblance
Du beau Phénix s'il meurt un soir
Le matin voit sa renaissance.

Un soir de demi-brume à Londres
Un voyou qui ressemblait à
Mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu'il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte

Je suivis ce mauvais garçon
Qui sifflotait mains dans les poches
Nous semblions entre les maisons
Onde ouverte de la Mer Rouge
Lui les Hébreux moi Pharaon

Oue tombent ces vagues de briques
Si tu ne fus pas bien aimée
Je suis le souverain d'Égypte
Sa soeur-épouse son armée
Si tu n'es pas l'amour unique

Au tournant d'une rue brûlant
De tous les feux de ses façades
Plaies du brouillard sanguinolent
Où se lamentaient les façades
Une femme lui ressemblant

C'était son regard d'inhumaine
La cicatrice à son cou nu
Sortit saoule d'une taverne
Au moment où je reconnus
La fausseté de l'amour même

Lorsqu'il fut de retour enfin
Dans sa patrie le sage Ulysse
Son vieux chien de lui se souvint
Près d'un tapis de haute lisse
Sa femme attendait qu'il revînt

L'époux royal de Sacontale
Las de vaincre se réjouit
Quand il la retrouva plus pâle
D'attente et d'amour yeux pâlis
Caressant sa gazelle mâle

J'ai pensé à ces rois heureux
Lorsque le faux amour et celle
Dont je suis encore amoureux
Heurtant leurs ombres infidèles
Me rendirent si malheureux

Regrets sur quoi l'enfer se fonde
Qu'un ciel d'oubli s'ouvre à mes voeux
Pour son baiser les rois du monde
Seraient morts les pauvres fameux
Pour elle eussent vendu leur ombre

J'ai hiverné dans mon passé
Revienne le soleil de Pâques
Pour chauffer un coeur plus glacé
Que les quarante de Sébaste
Moins que ma vie martyrisés

Mon beau navire ô ma mémoire
Avons-nous assez navigué
Dans une onde mauvaise à boire
Avons-nous assez divagué
De la belle aube au triste soir

Adieu faux amour confondu
Avec la femme qui s'éloigne
Avec celle que j'ai perdue
L'année dernière en Allemagne
Et que je ne reverrai plus

Voie lactée ô soeur lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des corps blancs des amoureuses
Nageurs morts suivrons-nous d'ahan
Ton cours vers d'autres nébuleuses

Je me souviens d'une autre année
C'était l'aube d'un jour d'avril
J'ai chanté ma joie bien-aimée
Chanté l'amour à voix virile
Au moment d'amour de l'année


- AUBADE -
CHANTÉE A LÆTARE, UN AN PASSÉ


C'est le printemps viens-t'en Pâquette
Te promener au bois joli
Les poules dans la cour caquètent
L'aube au ciel fait de roses plis
L'amour chemine à ta conquête

Mars et Vénus sont revenus
Ils s'embrassent à bouches folles
Devant des sites ingénus
Où sous les roses qui feuillolent
De beaux dieux roses dansent nus

Viens ma tendresse est la régente
De la floraison qui paraît
La nature est belle et touchante
Pan sifflote dans la forêt
Les grenouilles humides chantent
- -

Beaucoup de ces dieux ont péri
C'est sur eux que pleurent les saules
Le grand Pan l'amour Jésus-Christ
Sont bien morts et les chats miaulent
Dans la cour je pleure à Paris

Moi qui sais des lais pour les reines
Les complaintes de mes années
Des hymnes d'esclave aux murènes
La romance du mal aimé
Et des chansons pour les sirènes

L'amour est mort j'en suis tremblant
J'adore de belles idoles
Les souvenirs lui ressemblant
Comme la femme de Mausole
Je reste fidèle et dolent

Je suis fidèle comme un dogue
Au maître le lierre au tronc
Et les Cosaques Zaporogues
Ivrognes pieux et larrons
Aux steppes et au décalogue

Portez comme un joug le Croissant
Qu'interrogent les astrologues
Je suis le Sultan tout-puissant
O mes Cosaques Zaporogues
Votre Seigneur éblouissant

Devenez mes sujets fidèles
Leur avait écrit le Sultan
Ils rirent à cette nouvelle
Et répondirent à l'instant
A la lueur d'une chandelle


- RÉPONSE DES COSAQUES ZAPOROGUES AU SULTAN DE CONSTANTINOPLE -


Plus criminel que Barrabas
Cornu comme les mauvais anges
Quel Belzébuth es-tu là-bas
Nourri d'immondice et de fange
Nous n'irons pas à tes sabbats

Poisson pourri de Salonique
Long collier des sommeils affreux
D'yeux arrachés à coup de pique
Ta mère fit un pet foireux
Et tu naquis de sa colique

Bourreau de Podolie Amant
Des plaies des ulcères des croûtes
Groin de cochon cul de jument
Tes richesses garde-les toutes
Pour payer tes médicaments

- -

Voie lactée ô soeur lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des corps blancs des amoureuses
Nageurs morts suivrons-nous d'ahan
Ton cours vers d'autres nébuleuses

Regret des yeux de la putain
Et belle comme une panthère
Amour nos baisers florentins
Avaient une saveur amère
Qui a rebuté nos destins

Ses regards laissaient une traîne
D'étoiles dans les soirs tremblants
Dans ses yeux nageaient les sirènes
Et nos baisers mordus sanglants
Faisaient pleurer nos fées marraines

Mais en vérité je l'attends
Avec mon coeur avec mon âme
Et sur le pont des Reviens-t'en
Si jamais revient cette femme
Je lui dirai Je suis content

Mon coeur et ma tête se vident
Tout le ciel s'écoule par eux
O mes tonneaux des Danaïdes
Comment faire pour être heureux
Comme un petit enfant candide

Je ne veux jamais l'oublier
Ma colombe ma blanche rade
O marguerite exfoliée
Mon île au loin ma Désirade
Ma rose mon giroflier

Les satyres et les pyraustes
Les égypans les feux follets
Et les destins damnés ou faustes
La corde au cou comme à Calais
Sur ma douleur quel holocauste

Douleur qui doubles les destins
La licorne et le capricorne
Mon âme et mon corps incertain
Te fuient ô bûcher divin qu'ornent
Des astres des fleurs du matin

Malheur dieu pâle aux yeux d'ivoire
Tes prêtres fous t'ont-ils paré
Tes victimes en robe noire
Ont-elles vainement pleuré
Malheur dieu qu il ne faut pas croire

Et toi qui me suis en rampant
Dieu de mes dieux morts en automne
Tu mesures combien d'empans
J'ai droit que la terre me donne
O mon ombre ô mon vieux serpent

Au soleil parce que tu l'aimes
Je t'ai menée souviens-t'en bien
Ténébreuse épouse que j'aime
Tu es à moi en n'étant rien
O mon ombre en deuil de moi-même

L'hiver est mort tout enneigé
On a brûlé les ruches blanches
Dans les jardins et les vergers
Les oiseaux chantent sur les branches,
Le printemps clair l'avril léger

Et moi j'ai le coeur aussi gros
Qu'un cul de dame damascène
O mon amour je t'aimais trop
Et maintenant j'ai trop de peine
Les sept épées hors du fourreau

Sept épées de mélancolie
Sans morfil ô claires douleurs
Sont dans ton coeur et la folie
Veut raisonner pour mon malheur
Comment voulez-vous que j'oublie


- LES SEPT ÉPEES -


La première est toute d'argent
Et son nom tremblant c'est Pâline
Sa lame un ciel d'hiver neigeant
Son destin sanglant gibeline
Vulcain mourut en la forgeant

La seconde nommée Noubosse
Est un bel arc-en-ciel joyeux
Les dieux s'en servent à leurs noces
Elle a tué trente Bé-Rieux
Et fut douée par Carabosse

La troisième bleu féminin
N'en est pas moins un chibriape
Appelé Lul de Faltenin
Et que porte sur une nappe
L'Hermès Ernest devenu nain

La quatrième Malourène
Est un fleuve vert et doré
C'est le soir quand les riveraines
Y baignent leurs corps adorés
Et des chants de rameurs s'y trainent

La cinquième Sainte-Fabeau
C'est la plus belle des quenouilles
C'est un cyprès sur un tombeau
Où les quatre vents s'agenouillent
Et chaque nuit c'est un flambeau

La Sixième métal de gloire
C'est l'ami aux si douces mains
Dont chaque matin nous sépare
Adieu voilà votre chemin
Les coqs s'épuisaient en fanfares

Et la septième s'exténue
Une femme une rose morte
Merci que le dernier venu
Sur mon amour ferme la porte
Je ne vous ai jamais connue

- -

Voie lactée ô soeur lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des corps blancs des amoureuses
Nageurs morts suivrons-nous d'ahan
Ton cours vers d'autres nébuleuses

Les démons du hasard selon
Le chant du firmament nous mènent
A sons perdus leurs violons
Font danser notre race humaine
Sur la descente à reculons

Destins destins impénétrables
Rois secoués par la folie
Et ces grelottantes étoiles
De fausses femmes dans vos lits
Aux déserts que l'histoire accable

Luitpold le vieux prince régent
Tuteur de deux royautés folles
Sanglote-t-il en y songeant
Quand vacillent les lucioles
Mouches dorées de la Saint-Jean

Près d'un château sans châtelaine
La barque aux barcarols chantants
Sur un lac blanc et sous l'haleine
Des vents qui tremblent au printemps
Voguait cygne mourant sirène

Un jour le roi dans l'eau d'argent
Se noya puis la bouche ouverte
Il s'en revint en surnageant
Sur la rive dormir inerte
Face tournée au ciel changeant

Juin ton soleil ardente lyre
Brûle mes doigts endoloris
Triste et mélodieux délire
J'erre à travers mon beau Paris
Sans avoir le coeur d'y mourir

Les dimanches s'y éternisent
Et les orgues de Barbarie
Y sanglotent dans les cours grises
Les fleurs aux balcons de Paris
Penchent comme la tour de Pise

Soirs de Paris ivres du gin
Flambant de l'électricité
Les tramways feux verts sur l'échine
Musiquent au long des portées
De rails leur folie de machines

Les cafés gonflés de fumée
Crient tout l'amour de leurs tziganes
De tous leurs siphons enrhumés
De leurz garçons vêtus d'un pagne
Vers toi toi que j'ai tant aimée

Moi qui sais des lais pour les reines
Les complaintes de mes années
Des hymnes d'esclave aux murènes
La romance du mal aimé
Et des chansons pour les sirènes
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60#

原诗:
Réponse des cosaques zaporoguesau sultan de Constantinople

Plus criminel que Barrabas
Cornu comme les mauvais anges
Quel Belzébuth es-tu là-bas
Nourri d'immondice et de fange
Nous n'irons pas à tes sabbats

Poisson pourri de Salonique
Long collier des sommeils affreux
D'yeux arrachés à coup de pique
Ta mère fit un pet foireux
Et tu naquis de sa colique

Bourreau de Podolie Amant
Des plaies des ulcères des croûtes
Groin de cochon cul de jument
Tes richesses garde-les toutes
Pour payer tes médicaments
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